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Giambattista Vico

Giambattista Vico

Vico (1668-1744), philosophe italien, précurseur de la philosophie de l’histoire.

Né à Naples, fils d’un modeste libraire, il fait, selon ses dires (Vie de Giambattista Vico écrite par lui-même, 1728), des études assez décousues et se plaît à se définir comme un autodidacte. Professeur de rhétorique de 1699 à 1741, il est, de 1735 jusqu’à sa mort, historiographe auprès du roi de Naples.

L’ouvrage majeur de Vico est Principi di scienza nuova d’intorno alla comune natura delle nazioni (« la Science nouvelle », 1725). Vico y expose une théorie cyclique de l’histoire selon laquelle les sociétés humaines progressent à travers une série de phases allant de la barbarie à la civilisation pour retourner à la barbarie. La première phase appelée l’« âge des dieux » est celle de l’émergence de la religion, de la famille et d’autres institutions de base ; à la phase suivante appelée l’« âge des héros », le peuple est maintenu sous le joug d’une classe dominante de nobles ; à la dernière phase, l’« âge des hommes », le peuple s’insurge et conquiert l’égalité, processus qui marque cependant le début de la désintégration de la société.

L’influence de Vico, reconnu de son vivant davantage comme un philologue que pour son système philosophique, se mesure surtout au début du xixe siècle, lorsque Michelet publie ses Principes de la philosophie de l’histoire, et présente Vico comme un philosophe de l’histoire. Il en donne une lecture romantique, qui inspirera à la fois Hegel et Marx. Son influence sera aussi majeure sur les idéalistes italiens Benedetto Croce et Giovanni Gentile.

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