Accéder au contenu principal

Alain Finkielkraut

Alain Finkielkraut

Finkielkraut (1949- ), essayiste français.
Philosophe de formation, il est en réaction contre son temps et contre ses dérives. Il a ainsi joué, à partir des années quatre-vingt, un rôle certain dans les débats et réflexions sur le monde d’aujourd’hui. Tandis que ses premiers livres écrits en collaboration avec Pascal Bruckner (le Nouveau Désordre amoureux, 1977 ; Au coin de la rue, l’aventure, 1979) consistaient en une réflexion sur le comportement, il s’est prononcé par la suite sur les questions relatives à la culture, à l’enseignement et à la question juive (l’Avenir d’une négation, réflexion sur la question du génocide, 1982). Finkielkraut dirige également la revue le Messager européen.

Finkielkraut stigmatise les naïvetés de certains intellectuels de gauche et leurs illusions face aux idéologies du monde contemporain, les qualifiant de « champions de la modernité ou apôtres de la différence » (la Défaite de la pensée, 1987). Il veut réveiller son temps en rappelant la valeur de la République, de l’école, du travail, de la morale, de la pensée, de la culture, de l’engagement, de la France. Il faut replacer la personne humaine au centre de l’action politique, éducative et culturelle, aussi bien dans un pays en crise, comme la France, que dans un pays en guerre, comme la Croatie (Comment peut-on être Croate ?, 1992).

Pour y parvenir, il faut refuser les leurres de la mode qui « baptise culturelles des activités où la pensée n’a aucune part », de même que les préjugés de la postmodernité qui interdisent à chaque homme de réaliser au mieux son humanité et son autonomie. Si l’on renonce à l’exercice du doute, de l’ironie et de la raison, la barbarie douce régnera dans le monde, les fanatismes feront naître leurs intégrismes, la guerre secouera de plus en plus violemment les nations (l’Humanité perdue, 1996).
Par son exigence morale et intellectuelle et par ses analyses de la société contemporaine, Finkielkraut prolonge la pensée d’Hannah Arendt.

Posts les plus consultés de ce blog

Henri Mandras

Henri Mendras 1  PRÉSENTATION  Mendras (1927-2003), sociologue français. 2  UN SPÉCIALISTE DE LA SOCIOLOGIE RURALE  Né à Boulogne-Billancourt, diplômé de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris et docteur ès Lettres, Henri Mendras est formé au contact de Georges Gurvitch et de Georges Friedmann. Il entre comme chercheur en sociologie rurale au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) où il devient directeur de recherche en 1954. Après plusieurs ouvrages, dont Études de sociologie rurale (1953), Sociologie de la campagne française (1959) et les Paysans et la modernisation de l’agriculture (1958), la Fin des paysans (1967) le consacre auprès du public comme l’un des grands spécialistes de la paysannerie et des sociétés rurales. Dans ce livre polémique au titre prémonitoire, Henri Mendras analyse le bouleversement social, culturel et économique sans précédent qui affecte le monde rural dans l’après-guerre. Dans Sociétés paysannes (1976), il montre comme...

Norberto Bobbio

 Norberto Bobbio 1  PRÉSENTATION  Bobbio (1909-2004), philosophe italien. 2  UNE BRILLANTE CARRIÈRE UNIVERSITAIRE  Né à Turin, Norberto Bobbio poursuit des études de philosophie et de droit dans sa ville natale, avant d’enseigner la philosophie du droit à Camerino, puis à Sienne et à Padoue ; il obtient la chaire de philosophie politique de la faculté de sciences politiques de Turin en 1973. Si les étapes décisives de sa prestigieuse carrière universitaire se déroulent sous la dictature fasciste de Benito Mussolini, ses ouvrages majeurs sont publiés après la Seconde Guerre mondiale : Politique et Culture (1955), De Hobbes à Marx (1965) ou encore Quel socialisme ? (1977). 3  CONNAISSANCE JURIDIQUE ET ENGAGEMENT POLITIQUE  Norberto Bobbio tente de concilier deux aspects dans sa philosophie : la connaissance et l’engagement. Il souhaite élaborer une pensée dont l’effort déployé pour la compréhension puisse aboutir à une philosophie militante. Cette tentat...

Maine de Biran

 Maine de Biran 1  PRÉSENTATION  Maine de Biran (1766-1824), philosophe français, héritier des Idéologues, qui se trouve à l’origine de la « philosophie réflexive » et fut le promoteur de la notion de « sens intime ». 2  ITINÉRAIRE POLITIQUE ET INTELLECTUEL  Garde du corps de Louis XVI en 1785, Marie François Pierre Gontier de Biran, dit Maine de Biran, se tint à l’écart pendant toute la Révolution. Opposé ensuite à Napoléon, il fut anobli par Louis XVIII, reçut le titre de chevalier et fut nommé conseiller d’État en 1816. Sa rencontre, en 1798, avec Cabanis et Destutt de Tracy (voir Idéologues) fut déterminante. Il écrivit son mémoire Influence de l’habitude sur la faculté de penser, qui fut couronné par l’Institut en 1802 ; puis un mémoire sur la Décomposition de la pensée. À la fin de sa vie, il anima une société philosophique avec, notamment, Victor Cousin. Son œuvre majeure, l’Essai sur les fondements de la psychologie, commencée vers 1812, parut en 1859. S...