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Max Scheler

Max Scheler

Scheler (1874-1928), philosophe allemand.
Si Max Scheler est le fondateur avec Husserl de l’École phénoménologique, sa curiosité ne s’est pas arrêtée là ; ses centres d’intérêt ont été multiples, tout comme ses convictions religieuses, aussi fluctuantes que son existence mouvementée : passant de l’épistémologie à l’éthique, il ne dédaignera pas non plus la psychologie, ni la sociologie. On le surnommera de ce fait le « Nietzsche catholique ».

Après des études de médecine, il étudie la philosophie et la sociologie à Berlin. Il rencontre Husserl en 1901, fréquente le cercle phénoménologique de l’époque, puis devient codirecteur de la revue Jahrbuch für Phänomenologische Forschung (« Bulletin pour la recherche phénoménologique »).
Dans Nature et Formes de la sympathie (1913), Scheler applique la méthode de description phénoménologique aux émotions collectives qui relient les êtres humains entre eux, en particulier l’amour et la haine. À ce livre succède le Formalisme en éthique et l’éthique matérielle des valeurs (2 volumes, 1913-1916), qui critique l’approche formelle de l’éthique de Kant et lui substitue une étude des valeurs particulières telles qu’elles se présentent directement à la conscience.

Après sa « reconversion » au catholicisme en 1920, Scheler écrit De l’éternel dans l’homme (1921). Mais son intérêt se porte aussi sur la sociologie, depuis l’Homme du ressentiment (1912), où il se livre à une critique de la culture bourgeoise. Il publie ainsi en 1926 une importante étude en sociologie de la connaissance, les Formes du savoir et la société (1926). À partir de 1925, il rejette le catholicisme et développe une philosophie fondée sur la science, qui considère la connaissance abstraite et les valeurs religieuses comme une sublimation des pulsions fondamentales de l’Homme. C’est l’objet de son dernier ouvrage, la Situation de l’homme dans le monde (1928).

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