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Baron d'Holbach

Baron d'Holbach

1  PRÉSENTATION 

D'Holbach (1723-1789), encyclopédiste et philosophe matérialiste français d’origine allemande, ami de Diderot, et auteur notamment du Système de la nature.

2  UN ESPRIT DES LUMIÈRES 

Le baron Paul Henri d’Holbach fut pleinement homme des Lumières : philosophe pourvu d’une immense bibliothèque, éditeur, traducteur d’œuvres philosophiques et scientifiques de langue anglaise, latine, allemande et suédoise, minéralogiste, géologue, chimiste, collectionneur d’art et de curiosités et collaborateur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, d’Holbach a rassemblé dans son salon les plus beaux esprits de son temps, tels le baron Melchior de Grimm, Buffon, Rousseau, Diderot, Daubenton ou Helvétius.

Peut-être fut-il agent du roi de Prusse ou de princes allemands, et leur communiquait-il des informations sur la France. Du moins tenait-il de son oncle, anobli pendant la Régence, une fortune considérable, qui lui permit de se vouer exclusivement aux travaux de l’esprit. Il se consacra ainsi à la rédaction de nombreux ouvrages et des 375 articles qu’il destinait à l’Encyclopédie de Diderot (1751). Il a laissé en outre une abondante correspondance.

3  ŒUVRES ET DOCTRINE 

Philosophe proche de la franc-maçonnerie, d’Holbach était profondément rationaliste, athée et matérialiste. Si son œuvre prolonge celle de John Locke, il récuse le dualisme de Descartes, qui fait selon lui une place trop grande à l’esprit. L’Homme, l’esprit, le monde physique et la matière ne font qu’un même tout, animé par les lois mécaniques de la nature (Système de la nature, 1770). Voir Mécanisme.

Ardent pourfendeur du christianisme (le Christianisme dévoilé ou Examen de principes et des effets de la religion chrétienne, 1767), d’Holbach s’efforça de combattre la « superstition » et d’élucider les prétendus « mystères » de la religion, qui constitue à ses yeux l’assise du despotisme et entrave la liberté humaine (le Bon Sens du curé Meslier, ou Idées naturelles opposées aux idées surnaturelles, 1772).

Il visa à fonder sur l’éthique une théorie de la société et de l’État qui conduise l’Homme au bonheur, car « l’Homme n’est malheureux que parce qu’il méconnaît la nature » (Système social, ou Principes naturels de morale et de la politique, 1773 ; l’Éthocratie, ou le Gouvernement fondé sur la morale, 1776).

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