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Robert Michels

Robert Michels

Michels (1876-1936), sociologue italien d'origine allemande, l'un des fondateurs de la sociologie politique. Né à Cologne, en Allemagne, d'un père allemand et d'une mère italienne, Robert Michels fut un membre actif du Parti socialiste allemand entre 1900 et 1907. Après des études en Allemagne, en Grande-Bretagne et en France, il enseigna à l'université de Marburg en Allemagne puis à Turin. S'intéressant à l'économie et à la sociologie, il publia en allemand, en 1911, un ouvrage pionnier en sociologie politique, qui lui apporta la célébrité. Il fut traduit en 1914 en français sous le titre les Partis politiques. S'il fut influencé par les thèses anarchistes ou marxistes, c'est l'apport du sociologue allemand Max Weber sur la bureaucratie qui le marqua profondément. C'est à lui d'ailleurs qu'il dédia son ouvrage. Le sous-titre de l'édition française, Essai sur les tendances oligarchiques des démocraties, est un résumé de ses conceptions fort novatrices pour l'époque. Il cherche, en effet, à démontrer que le fonctionnement démocratique d'un parti politique ou d'un syndicat est un leurre parce que « qui dit organisation dit oligarchie ». Il démontre que toute organisation démocratique engendre des effets pervers qui visent à renforcer la domination d'une minorité sur la masse. Ce processus inéluctable — Michels parle ainsi « d'une loi d'airain de l'oligarchie » — s'explique par différents phénomènes : la nécessité de la division du travail et de l'organisation au sein des partis politiques ou des syndicats qui garantit leur efficacité, la centralisation, le contrôle de l'information. Michels souligne aussi l'importance au sein des appareils politiques des professionnels maîtrisant l'art de la parole qui, s'appuyant sur cette légitimité, peuvent écarter du pouvoir la masse des militants. Cette étude fondamentale a influencé de nombreux travaux de sociologie politique dont les Partis politiques de Maurice Duverger. Après la Première Guerre mondiale, Michels se rapprocha du fascisme italien et en devint l'un des premiers théoriciens. Il publia notamment Cours de sociologie politique (1927) et Introduction à l'histoire des doctrines économiques et politiques (1932).

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