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Vilfredo Pareto

Vilfredo Pareto

Pareto (1848-1923), économiste et sociologue italien, dont la contribution la plus célèbre à la théorie économique est la définition du concept d'optimum économique. Né à Paris d'un père italien en exil et d'une mère française, il retourna en Italie à l'âge de dix ans. Il fit ses études à l'université de Turin et devint ingénieur. En 1893, il fut nommé à la chaire d'économie politique de l'université de Lausanne, où il succédait à Léon Walras.

Parmi ses travaux figure l'analyse des anticipations des agents économiques. Celles-ci, n'étant pas indépendantes les unes des autres, peuvent susciter des mouvements d'opinion pessimistes qui génèrent des crises. Pareto est également le père de la notion d'optimum. L'économie est à un optimum lorsqu'on ne peut améliorer la situation d'un agent sans détériorer celle d'au moins un autre agent. Ce concept est très utilisé en économie, car il permet de prendre en compte la non-additivité des utilités des différents agents. La concurrence permet d'atteindre l'optimum au sens de Pareto.

Pareto a également intégré les courbes d'indifférence (formalisées par Francis Edgeworth) à la logique walrassienne d'équilibre général. Si l'on place sur un graphique la quantité de bien A en abscisse, par exemple, et la quantité de bien B en ordonnée, chaque courbe d'indifférence entre deux biens A et B correspond à un niveau de satisfaction donné du consommateur. Chaque agent possède différents niveaux d'utilité correspondant à différentes intensités de satisfaction. Une courbe d'indifférence située « au-dessus » d'une autre correspond à une utilité supérieure. Les courbes d'indifférence permettent de classer les biens d'une manière ordinale (« je préfère A à B »), et donc de ne pas avoir à faire un impossible classement ordinal des préférences (« l'utilité de A est trois fois plus forte que celle de B »).

Le travail sociologique de Pareto fut plus discuté. Dans le Traité de sociologie générale, paru en 1916, il présenta sa théorie des élites, selon laquelle le pouvoir d'État est dans toutes les sociétés l'objet d'un combat entre les seules élites. Cette thèse discréditait les démocraties, et contribua implicitement au développement du fascisme alors montant en Italie.

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