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Félicité Robert de Lamennais

 Félicité Robert de Lamennais


Lamennais (1782-1854), philosophe et écrivain français, chrétien libéral, qui tenta d'opérer une synthèse entre le christianisme et la mystique révolutionnaire.


Né à Saint-Malo, autodidacte, il fut ordonné prêtre en 1816, malgré des hésitations personnelles. Il se mit alors au service de l'Église par la plume, avec l'Essai sur l'indifférence (1817-1823) qui fut accueilli avec enthousiasme par les catholiques. Il renouvelait l'apologétique, en donnant comme seule base à la foi catholique le consentement universel du genre humain, fondé sur une révélation primitive, inspirée par de Bonald. Il fonda en 1828 la congrégation de saint Pierre, destinée à former un clergé savant, capable de répondre aux attaques des philosophes, de mieux comprendre son temps et de rétablir l'autorité du pape en France.


Progressivement, son engagement politique le sépara de la monarchie et de la papauté. En 1830, il fonda le journal l'Avenir, en collaboration avec Henri Lacordaire et le journaliste et homme politique français Charles de Montalembert (1810-1870). Dans ce journal, il réclamait la liberté de conscience, de presse et de religion, ainsi que la séparation de l'Église et de l'État. Il représenta alors le catholicisme libéral français. Mais il s'opposa vite au pape Grégoire XVI qui défendait plus les princes que les peuples, en particulier lors de la répression de la Pologne par le tsar Nicolas Ier en 1831. Il fut condamné par le pape en 1832 (encyclique Mirari vos) et en 1834. Le livre Paroles d'un croyant (1834) scella sa rupture avec l'Église catholique. Il y lançait un appel pressant et prophétique à la liberté et à la fraternité, centre du message du Christ perdu par l'Église. Il y développait les tendances socialistes et démocratiques du message évangélique. Ses amis le quittèrent peu à peu et il perdit peu à peu la foi au profit d'un spiritualisme assez vague qu'il présenta dans son ouvrage, De la religion (1841). Il continua de prendre le parti du peuple, attaqua le gouvernement royal qui l'envoya passer une année en prison. En 1848, il fut élu député, mais se retira de nouveau peu après dans sa propriété de la Chesnaie, en Bretagne. Il mourut sans s'être réconcilié avec l'Église catholique, tenant par dessus tout à la liberté de la conscience.

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