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Vladimir Sergueievitch Soloviev

 Vladimir Sergueïevitch Soloviev


Soloviev (1853-1900), philosophe russe, figure majeure de l’idéalisme philosophique en Russie, qui a tenté un syncrétisme de la religion, des connaissances scientifiques et de l’expérience mystique en un système fondé sur l’idée de l’« humanité-Dieu ».


Fils d’un historien célèbre, Soloviev soutient sa thèse de maître à Saint-Pétersbourg sur la Crise de la philosophie occidentale. Contre les positivistes, en 1874, et sa thèse de doctorat, intitulée la Critique des principes abstraits, en 1880. Il enseigne la philosophie à l’université de Saint-Pétersbourg jusqu’en 1881, année où il est suspendu d’enseignement pour avoir réclamé la clémence en faveur des assassins du tsar Alexandre II. En 1891, il devient rédacteur en philosophie du Grand dictionnaire encyclopédique de Brockhaus et Efron.


Profondément influencé par l’idéalisme hégélien, Soloviev insiste sur le processus historique par lequel l’esprit humain parvient progressivement à Dieu. Il croit aussi à l’incarnation de la « sagesse divine » (du grec sophia), entendue comme un fondement métaphysique à la fois de l’existence divine et de l’existence créée. Dans la Russie et l’Église universelle (1889, écrit en français), Soloviev plaide pour l’instauration d’une théocratie chrétienne universelle, impliquant l’union des Églises catholique romaine et orthodoxe ainsi qu’un commun pouvoir du pape et du tsar sur le monde. Mais les Trois entretiens sur la Guerre, le Progrès et la Fin de l’histoire humaine (1899) laissent entendre que ce modèle théocratique aboutirait à la fin apocalyptique de l’histoire.

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