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Theodor Adorno

 Theodor Adorno


Adorno (1903-1969), philosophe et musicologue allemand, membre de l'école de Francfort.


Il naquit à Francfort-sur-le-Main le 11 septembre 1903, et poursuivit ses études de doctorat de philosophie à l'université Johann Wolfgang Goethe de Francfort de 1921 à 1924. Il séjourna à Vienne de 1925 à 1928, et fut étudiant du compositeur Alban Berg à Vienne. Il fut un fervent partisan de la musique de la seconde école de Vienne. Il enseigna à Francfort jusqu'en 1933 puis quitta l'Allemagne à l'arrivée au pouvoir de Hitler. Il séjourna d'abord en Grande-Bretagne et enseigna à Oxford. Durant cette période, il publia des articles dans lesquels il développe un projet d'une théorie sociale de la musique. En 1938, il émigra aux États-Unis et travailla avec Max Horkheimer à la rédaction de Dialektik der Aufklärung (« Dialectique de la raison », 1947).


Adorno rentra en Allemagne en 1949 et reprit son enseignement à Francfort en 1951. Une part importante de son enseignement fut consacrée à l'élaboration de sa Théorie esthétique (1970). Contrairement à Horkheimer, Adorno continua à insister sur l'importance centrale de la structure de classes des sociétés modernes dans des livres comme Minima Moralia : Réflexions sur la vie mutilée (1951), sa réaction à l'effondrement de la civilisation européenne durant la Seconde Guerre mondiale, Jargon der Eigentlichkeit (« Jargon de l'authenticité », 1964), critique du philosophe Martin Heidegger, et dans d'autres ouvrages réfutant la possibilité d'une vérité objective. Il mourut le 6 août 1969.


Adorno doit sans doute son influence la plus durable aux concepts qu'il avait forgés conjointement avec Horkheimer : la « rationalité instrumentale ». La raison, qui constitue un des concepts centraux de la philosophie des Lumières, et qui peut être comprise comme le fondement du développement des sociétés occidentales, est détournée et corrompue par les systèmes de domination. Les classes dominantes subjectivisent la raison et l'infléchissent pour lui faire servir ses intérêts particuliers, à travers « l'industrie de la culture » par exemple, qui transforme les œuvres d'art en marchandises. Voir aussi Marxisme.

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