André Glucksmann
1 PRÉSENTATION
Glucksmann (1937-2015 ), philosophe français.
2 PHILOSOPHE ET MÉDIAS
Né à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) de parents juifs autrichiens réfugiés, André Glucksmann est élève à l’École normale supérieure de Saint-Cloud. Agrégé et docteur en philosophie, il entre au CNRS où il travaille sous la direction de Raymond Aron sur les questions de guerre et de stratégie nucléaire. Il se fait connaître en tant que membre du courant dit des « nouveaux philosophes » conduit par Bernard-Henri Lévy et n’hésite pas à utiliser la protestation et la force verbale pour lutter contre le totalitarisme et les injustices. Philosophe engagé, il utilise les médias dès les années 1970 pour faire avancer la cause des boat people ou plus tard celle de la Bosnie.
3 GUERRES ET MORALE
Parallèlement, André Glucksmann réévalue complètement les opinions maoïstes qu’il a émises à l’époque de Mai 68, voyant désormais en Charles de Gaulle le héros de la France, condamnant le pacifisme et abhorrant le marxisme. Ses livres, en particulier le Discours de la guerre (1967), la Cuisinière et le Mangeur d’hommes (1975) et les Maîtres-Penseurs (1977), jouent un rôle important dans la critique du marxisme et dans l’engagement des intellectuels français en faveur des droits de l’homme. Ses ouvrages se distinguent par la force morale, voire moralisatrice des propos de leur auteur.
S’il n’a jamais cessé de se révolter contre les guerres et les essais nucléaires et d’en appeler au sens moral des gouvernants, André Glucksmann explique pourtant dans Ouest contre Ouest (2003) pourquoi il soutient l’intervention militaire américaine en Irak, tandis que le Discours de la haine (2004) étudie le fleurissement de la haine sans limites sur la planète, sur fond de terrorisme. Connu pour son engagement en faveur de la Tchétchénie, il interpelle régulièrement les gouvernements occidentaux sur leur attitude jugée complaisante à l’égard du président russe Vladimir Poutine. En 2006, il publie Une rage d’enfant, ouvrage dans lequel apparaît la genèse de la colère qui l’anime contre le crime d’indifférence et la tendance à nier la réalité et l’universalité du mal, lui qui se présente comme un « penseur aux aguets ».