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Bernard-Henri Lévy

Bernard-Henri Lévy

1 PRÉSENTATION

Lévy (1948- ), philosophe, essayiste, romancier et cinéaste français.
Personnalité à la fois populaire et contestée, Bernard-Henri Lévy décrypte la place de l’intellectuel dans la société en proposant une démarche philosophique fondée sur l’action et sur l’appréhension de questions contemporaines telles que les conflits internationaux.

2 UN BRILLANT PARCOURS UNIVERSITAIRE ET MÉDIATIQUE

Né à Béni-Saf, en Algérie, fils d’un homme d’affaires, Bernard-Henri Lévy entre en 1968 à l’École normale supérieure où il est l’élève de Jacques Derrida et Louis Althusser. En 1971, il est brillamment reçu à l’agrégation de philosophie. Chef de file du courant dit des « nouveaux philosophes » popularisé par les médias et rassemblant un certain nombre de philosophes dont André Glucksmann, il réussit dans l’édition à la fois comme directeur de collection chez Grasset à partir de 1973 et comme auteur à succès de livres de philosophie et de romans : le Diable en tête (1984, prix Médicis), les Derniers Jours de Charles Baudelaire (1988, prix Interallié). Bernard-Henri Lévy (souvent appelé « BHL » dans les médias) devient également directeur de revue (la Règle du jeu, à partir de 1990) et réalise des films et des émissions télévisées (les Aventures de la liberté, 1991).

3 UNE PHILOSOPHIE INÉDITE, AU CŒUR DES DÉBATS DE SOCIÉTÉ

Intellectuel « antibarbare », Bernard-Henri Lévy se fait connaître avec la Barbarie à visage humain (1977), ouvrage dans lequel il instruit le procès du marxisme, du socialisme et de tout progressisme, considérés comme des promesses de bonheur conduisant au pire des malheurs, à la « mort absolue ». Selon l’auteur, la révolution et le progrès sont des leurres, et la philosophie doit « regarder l’horreur en face ». Avec le Testament de Dieu (1979), il vulgarise quelques thèses chères à Emmanuel Levinas, selon lesquelles il faut se remettre à l’écoute de ce que dit Dieu dans la Bible : la résistance à l’ordre du monde et aux violences est le maître mot ; la loi doit être suivie par le sujet d’autant plus qu’elle le constitue.
Bernard-Henri Lévy aborde ensuite le pétainisme (l’Idéologie française, 1981) et l’art (Mondrian et Piero della Francesca, 1992), et s’interroge sur la place et le rôle des intellectuels dans la société (Éloge des intellectuels, 1992). Défenseur inlassable des droits de l’homme, il soutient la cause des musulmans de Bosnie, comme en témoignent le documentaire Bosna ! (1994) et le livre le Lys et la Cendre, sous-titré « Journal d’un écrivain en temps de guerre en Bosnie » (1996). Après avoir connu en 1997 un échec critique et commercial retentissant avec son premier film de fiction, le Jour et la Nuit, Bernard-Henri Lévy connaît un grand succès public avec son ouvrage le Siècle de Sartre (2000).

En 2002, quelques mois après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, il est chargé d’une mission en Afghanistan par Jacques Chirac et Lionel Jospin et rédige un « Rapport au président de la République et au Premier ministre sur la contribution de la France à la reconstruction de l’Afghanistan ». L’année suivante, il enquête sur l’enlèvement et l’assassinat d’un journaliste américain (Daniel Pearl) au Pakistan par un groupe islamiste et publie Qui a tué Daniel Pearl ? (2003), qui suscite une vive polémique relative aux méthodes d’investigation de l’auteur. Puis, au terme d’un long « reportages d’idées » mené pendant neuf mois aux États-Unis sur les traces d’Alexis de Tocqueville, Bernard-Henri Lévy publie American Vertigo (2006), interrogeant notamment l’anti-américanisme et la démocratie.

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