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Georges Canguilhem

Georges Canguilhem

Canguilhem (1904-1995), historien des sciences et épistémologue français, qui s’est particulièrement intéressé à l’histoire de la médecine et au vivant. Avec Gaston Bachelard et Jean Cavaillès, Canguilhem a exercé une influence considérable sur la philosophie des sciences en France.

Georges Canguilhem entre à l’École normale supérieure en 1924 et est agrégé de philosophie en 1927. Il achève des études de médecine commencées à Toulouse où il est professeur, avec une thèse en philosophie médicale, intitulée Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique. Résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, il est professeur à l’université de Strasbourg entre 1941 et 1948. En 1953, Canguilhem devient professeur à la Sorbonne, et directeur de l’Institut d’histoire des sciences.
La réflexion de Canguilhem est centrée sur le domaine de la biologie. Célèbre est sa critique du concept de « précurseur », qui désigne le chercheur ayant énoncé une idée ou un concept avant sa formulation ultérieure et canonique. Pour Canguilhem, cette idée repose sur l’illusion que l’on peut projeter dans l’avenir une pensée en l’isolant de l’ensemble conceptuel dans lequel elle s’inscrit. Ainsi montre-t-il dans la Formation du concept de réflexe aux XVIIe et XVIIIe siècles (1955) que Descartes n’est pas le père du concept de réflexe, même si le terme est présent dans son œuvre. Les préoccupations de Canguilhem portent donc sur la nature d’une recherche, sur les intentions de ceux qui la formulent et sur le sytème conceptuel qui la constitue.

Canguilhem a constamment insisté sur la spécificité irréductible du vivant, au point de procéder à une réhabilitation partielle du vitalisme dans un des articles de la Connaissance du vivant (1952). Cette spécificité du vivant s’explique par son individualité. C’est la raison pour laquelle il refuse, dans le Normal et le Pathologique (1966, réédition augmentée de sa thèse), une notion purement statistique de la normalité et soutient qu’on doit toujours, en quelque manière, la rapporter à l’individualité du vivant.
Canguilhem a également publié des Études d’histoire et de philosophie des sciences (1968) et Idéologie et rationalité (1977).

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